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Photo : Collection personnelle de Philippe Capdeville |
Notre Dame de STORA par Gérard BOUTONNÉ (10/02/2008)
Mais quel beau souvenir venu du fond de moi-même que cet Ave traînant que j’entends au fond de mon oreille. Grand souvenir pour les Cathos, info pour les autres, toujours est-il que :
De 7 à10 ans j’étais enfant de cœur pour différentes cérémonies catholiques, ce qui m’a amené à faire certaines processions. La plus importante, la plus grande était sans conteste la procession du 15 août à Stora,
en mer sur les balancelles des pêcheurs, un événement majeur dans la vie des chrétiens. La vierge Marie, bien sûr protectrice du village mais aussi Notre Dame de Stora, dont l’histoire raconte que plusieurs navires venus se protéger de la tempête dans la baie de Stora coulèrent.
Seul celui sur lequel se trouvait cette statue fut sauf, avec son équipage. Les Storasiens en firent leur protectrice et en remerciement l’associèrent à cette procession.
Quelques balancelles prenaient la mer avec à leur bord Notre Dame de Stora (actuellement dans l’Eglise de la Seyne sur Mer dans le Var où l’on perpétue encore la procession non pour le 15 août non pas en mer pour des raisons pratiques,
mais le 1er dimanche de septembre autour d’une petite chapelle (sanctuaire de Marie).
De plus sur ces balancelles embarquait l’Harmonie Philippevilloise pour l’ambiance musicale, les pêcheurs et leurs familles, le curé de Stora avec les enfants de chœur munis de corbeilles remplies de pétales de roses, que l’on jetait à la mer,
en chantant cet Ave traînant à souhait du genre "aaaavéééééé ! " Puis un grand moment et encore "aaaavéééééé" ! Et enfin "ave Mariiiaaaa" plein de ferveur certes mais au combien en désaccord avec la rigueur musicale de l’Harmonie, surtout que les
chanteurs se trouvaient répartis sur au moins 3 à 4 balancelles forcément éloignées les unes des autres pour éviter une collision, ce qui provoquait une sorte d’écho en décalage et malgré les grands gestes rassembleurs du chef de musique,
chacun allait son train, comme on dit en Provence. Ce geste de piété allait de paire avec la sagesse de nos pêcheurs Storasiens qui avaient le sens et surtout le respect de la mer. Ils disaient qu’à partir du 15 août : « la mer prend ses morts »
que je traduis par « attention, à partir de cette date, la mer est plus dangereuse que d’habitude.
Dès l’âge de 10 ans l’enfant de chœur que j’étais passa à l’Harmonie Philippevilloise au pupitre des clarinettes 3ème catégories, c’est vrai, mais clarinettiste tout de même, et là aussi je participais à la procession du 15 août de Notre Dame de Stora
avec autant de ferveur : "aaaaavéééé, aaaaaavéééééé, ave Mariiiiilllaaaaa". Quelle belle journée, quels beaux souvenirs... Bouns
La photo ci-dessus est un emprunt au journal ENSEMBLE, merci a eux. G.B