La Place Cuvier vue d'en bas |
Rue Pasteur : en face, la Place Cuvier et l'hospice |
"Les ZIGZAG", sorte d'escaliers très longs, qui permettaient d'accéder de la place Cuvier au bas de la ville. On arrivait vers le Cinéma COLISEE. En raison de la pente, ces escaliers surnommés Zig Zag ont été construits en paliers. Avec beaucoup de courage, il fallait assez longtemps pour les descendre ... et encore plus pour les monter !" A. Russo |
Septembre 2004.. Miracles de la toile... Jacqueline EDERY (mais... était-ce son nom de Philippeville ?) tombe sur les photos d'André.. et voici ce qu'elle lui écrit :
02-09-2004 : "Cher philippevillois de la rue pasteur ! Ces photos m'ont mis les larmes aux yeux ; j'ai habité au 11 rue pasteur
durant des années . Je ne sais pas si vous avez connu la maison GIRARD ; nous y étions locataires, mais vous êtes trop jeune probablement pour vous en souvenir ; nous étions juste en face de ce nous appelions
" le chateau tribaudaud » (pardonnez l'orthographe ) tout cela est si loin aujourd'hui, mais avec l'âge on se raccroche à ses souvenirs d'autant plus que nous avons quitté l'Algérie en 1955 ; nous n’y avons pas
connu les horreurs de la guerre d'où ce souvenir de notre merveilleuse vie près de tous nos amis et nos parents..
Je n'ai rencontré que très peu de philippevillois et après 50 ans passés à Paris je n'ai plus beaucoup de courage pour retrouver peut-être ceux qui furent des amis si proches.
Je vous remercie encore pour ces belles photos et un jour, un petit mot, me ferait tellement plaisir."
04-09-2004 : André lui a répondu... et m'a fait passer leurs messages.. en espérant que d'autres s'y joindront.
Bonjour Jacqueline, Merci pour le gentil petit mot et je suis content que des personnes puissent profiter de cette occasion pour retrouver certains souvenirs en consultant les photos que j'ai retrouvées dans mes archives.
Je suis né à Philippeville, en Juillet 1944 et lorsque vous avez quitté l'Algérie, j'avais 11 ans. Je suis parti définitivement en 1962 comme beaucoup de personnes immédiatement après l'indépendance. La rue Pasteur que j'ai
parcourue dans tous les sens, était l'endroit idéal pour beaucoup de jeunes de l'époque où nous nous retrouvions soit pour jouer au ballon ou faire du vélo (étant une rue en cul de sac, il n'y avait pas beaucoup de voitures) .
J'habitais au 8 de la rue Pasteur. Pour être plus précis, en regardant la photo de la grimpette en terre battue vue du bas où 2 maisons bordent la place Cuvier, la maison de mes parents était celle du haut avec les 2 piliers,
la maison du bas était celle de ma grand-mère Marie CILIA qui avait trois locataires : un de ses fils, la famille ACANTO et la famille CHAAF.
Je situe très bien où était votre maison. Vous aviez de l'autre côté de la rue Pasteur un long et grand mur dans lequel il y avait un abri qui a servi pendant la guerre 39/45 et au-dessus de ce mur se trouvait
le château TRIBAUDO.
En sortant de votre immeuble de l'époque, sur votre droite, il y avait la rue LAMARTINE où habitait la famille CATALDO qui figure sur le site « ecolerusicade ». Il y avait également dans cette rue une dame qui ne quittait jamais
son domicile qui s'appelait Madame RICARD très gentille et
qui demandait toujours de sa fenêtre des nouvelles des uns et des autres. Rue Lamartine en montant les escaliers se trouvait la famille FAYONO et sur le côté opposé il y avait la famille MOTTE (un policier) et plus bas, la grande maison des
LOUKIL qui garait ses camions sur la rue pasteur. Près de la famille Loukil se trouvait l'appartement de RICHARD ; on le connaissait sous ce nom et il tenait un commerce de vin au détail rue Fournier.
J'arrête le descriptif ici et je suis très heureux de vous avoir rencontrée ; cela m’a fait plaisir et, en vous faisant remémorer, j’espère, certains souvenirs d'une belle époque!...
Amicalement, André RUSSO.
"Jacqueline Edery"
Retour après. une si longue absence !
C'était le 4 septembre et je découvrais Philippeville sur internet, et si
nous avons échangé un courrier ou deux, j'ai été découragée un soir, car, après
avoir fait une longue lettre, il était 22 ou 23h , le résultat ... pas de
transmission, tout était effacé ; quelle rage!
Depuis je me suis promenée dans les rues de cette ville que je trouvais si
étriquée , rêvant de Paris et de sa vie un peu folle,lorsque j'y vivais...! Mais que ne donnerais-je pour me retrouver sur les marches de ce tribunal où je suis presque née
et que j'ai arpenté jusqu'à ce que ma mère prenne sa retraite. Le collège
Emile Maupas où j'allais un peu à reculons, je ne voulais faire uniquement que la peinture.
Avez vous déambulé sur la place Marquet et sous les arcades ? vous étiez trop
jeune et la guerre ne devait pas vous permettre de rester tard dehors.
Vous me parlez des familles Chaaf et Motte , les filles étaient mes amies
et nous étions dans les même classes, sans parler des jeudis
que nous passions ensemble. A propos des Loukil, le pire souvenir a été celui d'un mariage qui
a duré 3 jours et 3 nuits avec une musique lancinante...
nous ne pouvions pas dormir... tant d'années après j'en ai encore ce souvenir.
Puis, nous avons quitté la rue Pasteur - mes parents avaient acheté une
villa (ici on dit un pavillon) située après la mosquée et la maison Grosso,
à l'opposé de Pasteur - . Hélas la folie des hommes nous en a chassé au bout de
7 ans et si nous sommes venus en France ce fut en vacances ; finalement, nous y sommes
encore...
Mes enfants et petits enfants me disent "venir d'un autre monde" car
mon accent reste très pied-noir.
Avez vous eu du courrier de ma soeur Paule (ou pauline ) qui a découvert ma
lettre publiée sur le site, par Suzette que je salue .
Cette dernière me demandait mon nom de jeune fille, il est vrai que l'on ne
me connait pas sous mon nom de mariage donc je suis :