Souvenirs de PÊCHE - 2 -
par Claude Stéfanini - Juillet 2005 : Une histoire de mon grand-père-


NOS RUES     Histoires de pêches (1)     Pêche aux souris    

    J'ai lu quelques histoires de pêche sur notre site; je vous en envoie une, tirée de mon recueil"A mon petit-fils". C'est mon grand-père qui l'a vécue et me l'a racontée un après-midi sur son balcon, alors qu'il préparait ses lignes..
Si tu peux la caser quelque part, mon pépé sera content!!!

....J’aimais particulièrement ces instants privilégiés, car il m’expliquait souvent ses astuces pour réussir tel ou tel montage et enjolivait sa leçon en me racontant quelque extraordinaire histoire de pêche dans laquelle, naturellement, le poisson n’avait pas le plus beau rôle. Écoutons celle-ci :
    C’était un dimanche. A bord de son youyou amarré à une bouée du fond du port, il pêchait à la pelote (technique qui consiste à envelopper l’appât dans une gangue de sardines broyées mélangées à du sable. Attiré par les effluves de sardines, le poisson brise la pelote et avale l’appât). Cette fois donc, il attendait patiemment, quand soudain la ligne glissa entre ses doigts, sans à-coup. « Drôle de touche, se dit-il, qu’est-ce que ça peut bien être ? » Il laissa filer quelques instants puis ferra: aucune réaction ! Mais il y avait bien quelque chose au bout du fil! Il commença donc à haler, non sans efforts car c’était bien lourd en bas. « Je dois remonter un sac, pensait-il, ou une épave quelconque, ma parole ! » C’est alors qu’il vit un, puis plusieurs tentacules se coller au plat-bord. Un poulpe, une pieuvre plutôt, car la bête était énorme. Grand-père réussit, après une longue lutte, à la décoller du bateau et la tua... d’un coup de dents entre les deux yeux! Oui, oui, c’est lui qui me l’a dit !.. Il ne réussit d’ailleurs pas à la ramener entière à la maison. En cours de route, il distribua généreusement les tentacules à des amis qui s‘extasiaient et le félicitaient :
— Oh! Roch! T’i as fait la pêche de ta vie ?- Sensible aux compliments, Roch offrait un tentacule. Et, comme il connaissait beaucoup de monde, il ne rapporta à ma grand-mère étonnée que la calotte qu’elle accommoda quand même avec de la tomate et du piment, après l’avoir préalablement battue avec le rouleau à pâtisserie, pour l’attendrir. Pour la petite histoire, il faut que je vous précise que les grosses ventouses avaient d’après ma grand-mère la taille d’une pièce de cent sous (5 francs d’alors, soit environ 3 cm, ce qui est véritablement énorme).

Je n’ai pas été témoin de cet épisode dont je ne doute pas d’ailleurs de la véracité. Peut-être grand-père l’a-t-il tout simplement embelli... Ce que j’ai vu, par contre, ce sont les magnifiques loups et dorades qu’il rapportait souvent et dont la grosseur m’émerveillait. Et de cela, je peux témoigner.
C. Stéfanini -

Poulpe


Et les souris....

    Admirant la plage de Jeanne d'Arc,rêvant des Platanes, nous égrenions nos souvenirs de pêche, au bord de l'eau avec des lignes, équipées de 3 hameçons, et qui réussissaient à attraper du même coup trois petits marbrés... Guy Curmi me dit alors, moi, au large, je pêchais les souris.. meilleures que des soles.. Mon Père ne me fut d'aucun secours.. Il ne savait qu'une chose, que ce poisson était un poisson de sable..
Claude Stefanini m'envoya alors le message suivant :"Je ne sais plus qui voulait savoir le vrai nom de la souris, ce succulent petit poisson aux dents acérées que l'on pêchait devant la Grand plage .Et bien c'est le Rason, nom scientifique xyrichtys novacula ; dans l'oranais, on l'appelait le peigne et rasoir dans l'algérois." merci claude.. facile alors d'en dénicher le portrait ci-dessous.
souris ou rason