MES SOUVENIRS DE PHILIPPEVILLE



Rue des Aurès    Nos Rues     Plan    Est de Philippeville    Vue Générale sans doute des zones de saut    

    Le lundi 1er octobre 1956 à 7 heures du matin, je débarquais du "Ville de Marseille" à Philippeville, pour rejoindre mon régiment le 1/35ème Régiment d’Artillerie (appellation réglementaire), en compagnie de huit camarades en provenance de l’Ecole d’Artillerie.

    A l’accueil par la base de transit, il nous fut indiqué que cette unité se trouvait dans le secteur de Djidjelli et qu’il fallait attendre le passage du bateau (La Servannaise), le jeudi suivant, pour nous y rendre.

    De ces trois journées passées à Philippeville, logés dans les chambres de passage très inconfortables de la Caserne Mangin ( sur la gauche, à l’extrémité et en retrait de la rue Georges Clémenceau), connaissant le mouvement bruyant, jour et nuit, de militaires de passage, je retiendrai :


situation de la caserne Mangin

     Après un court séjour à Taher  —Chef lieu de Canton à 15 km de Djidjelli, et PC de mon Régiment, — et notamment la charge d’assurer la protection de la cérémonie de la Toussaint au cimetière le 1er novembre (2ème anniversaire de la rébellion), je repris la Servannaise le 4 ou 5 novembre, par une mer démontée, pour revenir à Philippeville, passer le brevet para "troupe", en raison de la spécificité du Régiment (ce que nous avions découvert à notre arrivée en Algérie).

    Le CES n°1 : Centre d’Entraînement au Saut, était installé sur les hauteurs Est de la Ville, ceinturé par une muraille crénelée (la Citadelle ?). On y accédait en empruntant une rue en épingle à cheveux, au delà de l’Arsenal  —où se trouvait la section de pliage des parachutes —.
Philippeville : collines Est
Le haut de ces collines.. le CES ?

    Le stage, comme le séjour, fut de courte durée, et le dernier sur Philippeville, le Centre étant déjà en partie démonté de ses agrès d’entraînement pour être transféré sur Blida. Je me souviens que du stop-chute, on avait une vue plongeante et impressionnante sur la Ville et la Caserne Mangin.
Lever de bonne heure et de nuit pour aller percevoir et charger les parachutes à la S.E.P. et partir, en camion, à l’aérodrome de Philippeville-Valée. La zone de saut, toute proche, en bordure de mer, était longée d’une épaisse et haute haie de cactus.
Six sauts en cinq jours, dont un "doublé" le 15 novembre, avant que le Dakota C 47, qui nous avait brevetés, nous ramène dans l’après-midi même à l’aérodrome de Taher-El Achouet.

    Ma seule distraction fut d’assister au défilé du 2ème REP, le 11 novembre, dans l’incontournable rue Georges Clemenceau, en compagnie d’un camarade...et de me rendre à l’Hôpital voir ce même camarade, accidenté au 2ème saut (fracture d’un fémur)". M.S.


Vous le savez si vous avez vu les photos des internes... La Préparation militaire se faisait au Lycée Luciani. Paul ISEL nous écrit : "le centre d'entraînement des paras s'est ensuite installé au camp Péhaud (Jeanne d'Arc-Légion étrangère); la D.Z. (dropping zone) avec haie de cactus et d'aloès était située à Dar Chitane (Maison du Diable). Tout un programme...."

Petites précisions Le 2è REP : Régiment Etranger Parachutistes (bérets verts) a quitté l'Indochine en 1955 et s'est alors installé à Philippeville. C'est en Août 1949 que le 1er RCP : Régiment chasseur parachutistes a eu son 3ème bataillon stationné à Philippeville. C'était un régiment métro (bérets bleus) et c'est derrière eux que nous avons défilé pour les lendits de 1954 ou 55. Quelques temps après ils troquaient ces bérets pour des bérets rouges. Il a quitté Philippeville en 1956. (Internet et S.Granger)