Philippeville : La vie Artistique
3- Les JMF : Jeunesses Musicales de France

..par J.M DIEM


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Grâce à mes activités au TEP, j’ai découvrir les JMF, Jeunesses Musicales de France, dont la délégation philippevilloise était dirigée par Madame Guiscafré, libraire. Presque chaque mois, les JMF organisaient des concerts dans le cadre de tournées organisées au niveau national. Il y avait des concerts de musique classique mais aussi d’autres musiques.

Chaque année, le 31 mai la délégation philippevilloise organisait un bal soit au grand théâtre, soit dans les salons de l’hôtel de ville. En 1958, le thème retenu était « l’Amérique Latine ». Mme Guiscafré souhaitait faire venir le groupe des « Guaranis ». Mais celui-ci n’étant pas disponible, les JMF lui recommandèrent un trio tout nouveau au nom étrange : les « Machucambos » qu’elle alla rencontrer à Paris pour mettre au point la fête. Elle fut vite séduite et ceux-ci firent un concert l’après-midi puis un spectacle le soir pendant le bal. Ce fut un triomphe. On découvrit des airs nouveaux comme « la Bamba ». On dansa toute la nuit. Et je ne pensais pas que je resterai un de leurs principaux fans pendant de longues années. Près de 50 ans après, je suis d’ailleurs toujours en étroite relation avec ce groupe qui continue à chanter à travers le monde.




Mme Guiscafré avait créé une section « jeunes » dont je faisais partie et dont le rôle était d’accueillir les artistes, de les promener dans Philippeville et de les accompagner jusqu’au moment du spectacle. Je n’ai plus guère souvenir du nom de ces artistes. Il faut dire que je n’étais guère intéressé par la musique classique pour ne pas dire pas du tout. Ce qui m’amusait, c’était de côtoyer les artistes et d’être dans les coulisses. La photo ci-dessous montre l’accueil de l’un d’eux en 1960, le violoniste tzigane Guy Cormier. On reconnaît quelques membres du « groupe jeunes » : Loridza Mikaëlian, Danièle Noïque , Hélène Attal, Pierre Rancurel (+)…)



Cette activité n’étant pas suffisante, le groupe des jeunes décida d’organiser des surprises-parties dans le sous-sol du cinéma « Empire », rue Gambetta, les samedis après-midi. Ce ne fut pas un grand succès. Il nous fallait racoler dans la rue Nationale pour essayer de remplir la salle.

Les JMF de philippeville me donnèrent l’occasion de participer à 2 congrès, l’un à Bône et l’autre à Berlin. A Bône nous devions faire la fête jour et nuit avec les jeunes des autres délégations algériennes. Je crois que je n’ai pas du tout dormi pendant 48 heures et peut-être plus.

A Berlin, en août 1960 ce fut le Congrès International. J’y participais avec Loridza Mikaëlian et Georges Noïque. Là encore ce fut surtout l’occasion de faire la fête et je n’ai guère souvenir des concerts qui nous étaient proposés. Avec Georges nous voulions surtout connaître Berlin y compris la partie Est à un moment de tension entre les Américains et les Russes. Mais le mur n’était pas encore construit et l’on pouvait passer de l’Ouest à l’Est par le métro. Un soir que nous revenions assez tard d’une boite de nuit berlinoise, nous devions nous tromper de sens en prenant le métro et nous retrouver dans la partie Est. Comme c’était le dernier métro, il nous a fallu passer la nuit dans une station de l’Allemagne de l’Est surveillée par des policiers. Nous avions avec nous des italiens et des suédois qui s’étaient également laissés surprendre par l’heure tardive et qui n’en menaient pas large. Georges et moi trouvions cela en définitive assez drôle. Nous étions inconscients du danger… Le lendemain matin c’est un brave allemand de l’est qui nous donna quelques pièces pour pouvoir acheter nos billets de retour à notre auberge de jeunesse dans la partie ouest. Nous étions très fiers de notre exploit…

En octobre 60, je me retrouvais à Nancy pour entreprendre mes études universitaires et tout naturellement je me rendis au local de la délégation JMF. Malheureusement je n’ai pas retrouvé l’ambiance de Philippeville. Les jeunes JMF de Nancy se prenaient au sérieux… Cela m’a tout de même permis de rencontrer Françoise que j’allais épouser par la suite.

A Nancy, les Machucambos faisaient toujours partie des tournées organisées par les JMF. Nous étions en novembre 60 et après le spectacle les Machucambos nous confièrent qu’ils venaient d’enregistrer un disque de danse, des cha-cha-cha et qu’ils pensaient que cela ferait un succès. C’était « Pepito » qui allait les propulser en tête des hit-parades pour de longs mois.

Jean Marie DIEM Août 2006
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