Philippeville : La vie Artistique
2- Les Instruments


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Chanson Pescadour          Le Trécabalac         

  1. "LA GAGAVELLE" ou CACAVELLE par Francis Baralo 14-08-2005
       J’ai cherché ce mot chez « ROBERT »le petit et je n’ai trouvé que « gaga »mais "gagavelle" point du tout. C’est certainement un mot barbare inventé de toutes pièces (elles vont suivre),un mot très timide qui a comparu vainement devant le jury implacable des Immortels… Est-ce une onomatopée? En vérité c’est un instrument de musique et oui cela vous étonne !C’était l’orchestre « BAGUR » qui l’utilisait dans ses compositions musicales.
       A quoi ressemble la « CHOSE » ? Allons plus loin :vous pouvez la fabriquer avec trois fois rien, c’est à dire rien . Rappelez-vous ,vous avez été aide dans une cuisine de colonies de vacances. Le chef vous avait demandé d’ouvrir une grande boîte de conserves de petits pois …. Vous la voyez ,mais oui ,vous savez celle qui contient cinq kilogrammes de…….
    Supprimez les deux couvercles de façon à avoir un cylindre sans fond sans couvercle…..C’est clair !comme disent nos jeunes .
    Un autre élément ,peut-être plus difficile à se procurer : une peau ou une vessie d’animal tannée ou une peau de chamois qui traîne dans votre garage ,pourquoi pas ! Tendez-la sur l’une des surfaces circulaires .Une fois mise en place ,fixez en son centre un bout de roseau très lisse d’une quarantaine de centimètres sur un à deux de section . C’est tout .Et après ?
    Les va et vient des deux doigts mouillés créent des vibrations de la peau et le cylindre devient alors une caisse de résonance. Vous avez fabriqué une GAGAVELLE.
    Encore une fois ,pourquoi ce nom ?Allez le demander aux anciens de là-bas, aux buveurs d’anisette et aux amateurs de kémia ou alors à l’orchestre « BAGUR »s’il existe encore ….INCH’ALLAH.

    Eh bien justement... le nom en est contesté... "Je me permettais amicalement de préciser le nom de cet instrument: CaCavelle.On peut le retrouver également sur internet. Mais pas de photo ! Je rappelerai un autre instrument composé de sortes de maillets reliés par la base de leur manche et articulés. Maintenus par chaque main, ils permettaient en les frappant de rythmer la danse. De plus les manches portaient des capsules métalliques de bouteilles de limonade. ( peut-être de chez Caciotolo, Desiano ou Ferraro )
    Au cours d'un voyage à Naples, j'ai retrouvé cet instrument appelé :" martello a ballare" ( marteaux à danser, on aura deviné ) Mais les entendrons-nous jouer ! "Claude Cacciuttolo 31-08-2005

    19-09-2005 : Sur le Forum, Hervé Courbet nous donne son avis..
    "Bonjour à tous , Dans ces messages il y a 2 sortes d'instruments : 1/ la Gagavelle 2/ le Trik a balare La Gagavelle c'est un cylindre creux avec une peau de chèvre tendu et en son milieu un roseau d'environ 1 m. On prend le roseau dans la main droite avec une éponge humide et on fait des va-et-vient en serrant l'éponge ce qui donne ce son transmit à la peau de chèvre !
    Le trik a balare c'est un jeu de marteaux ,comme décrit plus haut ,muni de capsules de bouteilles ! Ces instruments ont bercé mon enfance car mon père " COCO" qui tenait le café Lyonnais, avait très souvent la visite de l'orchestre de "BAGUR " qui jouait pendant des heures pour les clients"


    Collection de la famille RUSSO : l'orchestre Bagur (envoi de G.Boutonné)



    Janvier 2008, Gérard Boutonné nous fait part de son expérience :"LA CACAVELLE, Est-elle une création d’tchez nous ? Et non ! D’autres avant nous y avaient pensés. Il n’y a rien d’étonnant puisque nous sommes les descendants de colons et autres professions venant en grande partie du pourtour de la Méditerranée, sans oublier les Alsaciens, les Lorrains, les Suisses, les Allemands, les Belges etc…

    Dessin de Gérard Boutonné


    Voici des extraits d’un texte paru sur le Bulletin des anciens élèves des écoles d’agriculture d’Algérie. J’ai fait comme nous tous un effort de mémoire pour sauvegarder une partie de nous même…..
    …… Mais il en est une qui rassemble : Une Nation, Un Peuple, Un Groupe, Un Couple (celle de notre premier baiser d’amoureux.) Il en est une autre chère à mon cœur, qui a bien failli devenir un début de folklore et peut être même l’Hymne d’une ville : PHILIPPEVILLE, la musique écrite en Pataouette, du genre : PESCADOUR, dont la partition ci-jointe vous donne un aperçu

    Collection Gérard Boutonné

    que jouait un groupe de copains avec leur orchestre : LES GIBUCIENS, (que vous pouvez voir en tenue décontractée sur la photo à Stora) appelés ainsi à cause du chapeau faisant partie de leur tenue de musiciens. Épris de musique et d’amitié, qui, pour le plaisir de tous, avec quelques instruments du genre, La CACAVELLE orthographe non garantie, comme le PETADOU de Nice, le TCHAMBON de Catalogne, sorte de derbouka avec en son centre un roseau fixé sur la peau qui la faisait vibrer fortement en glissant les doigts dessus, mouillés par une éponge tenue dans la main, de haut en bas, de bas en haut, par saccades, donnant l’accompagnement : vrou zig-zig vrou, le vrou obtenu de haut en bas, et inversement pour le zig. En bout du roseau étaient fixées des capsules de limonade aplaties, liées librement pour pouvoir donner un son de------je ne sais pas comment dire, allez, c’est un son de chez nous, d’ailleurs je soupçonne le créateur de cette fantaisie d’avoir rajouté des capsules de bière, ça sonne mieux au bout d’un moment !! Et même je suis prêt à jurer, compte tenu de l’ambiance pendant laquelle l’orchestre jouait, que cela devait n'être que des capsules de bière. — Y a pas de mal à ce faire du bien. —
    Les Brésiliens possèdent une sorte de cacavelle, le KONIC mais la tige de roseau se trouve à l’intérieur du tambour, donnant une autre sonorité par la présence de l’avant bras dans le tambour. En Provence, il y a le BRAU avec une ficelle au lieu du roseau, à voir au musée Arlaten à Arles.

    LE PESCADOUR (Suite) Deuxième couplet : :

    Et pour bouffer la pitz Si tu vois les oualios
    La rascasse de tes bises
    Y te font mal au dos
    C’est à la Marinelle Qu’on va se régaler
    Et chez Marie manger des moules et des poissons grillés…


    Paroles et musique de Marcheselli Néonido. Editeur Chappell Édizioni s r 4.291 avenue Mac Mahon 75609 Paris 17ème. La partition est introuvable chez eux.


  2. Il y avait aussi le TRÉCABALAC, instrument de rythme du genre castagnettes à deux mains, voir photo, (instrument reproduit de mémoire, qui dit mieux ?)

    De G. Boutonné -
    Vous avez lu une autre appelation phonétique de cet instrument

    Les CLOCHETTES, le TAMBOUR AVEC BAGUETTES, et plus conventionnel l’accordéon sans oublier le triangle. BAGUR, le chanteur et chef de musique à la voix roque et grave, distillait des paroles propres à notre civilisation, sorties d’une imagination débordante(voir la partition) D’aucuns racontent que le premier orchestre a été créé avant la guerre 39/45.
    BAGUR ayant repris le flambeau, qu’il en soit remercié car sans lui je ne pourrai pas aujourd’hui en parler très humblement, ne possédant pas toutes vérités, et pour ceux qui en savent plus que moi, n’hésitez pas à compléter, à rectifier. Hors donc à l’occasion d’une fête, d’un rassemblement, d’un grand repas annuel, certains faisaient appel à l’orchestre LES GIBUCIENS, et c’est ainsi que j’ai pu l’entendre en un lieu extraordinaire « LA MARINELLE » petit abri pour bateaux de plaisance, et de pêche professionnelle qui vendait leurs poissons grâce à Maripaquarome (elle avait fait ses pâques à Rome) il y avait aussi une baraque où l’on vendait des boissons fraîches et même des brochettes d’abats, et des merguez vendues par douzaine sur une assiette avec cumin et felfel hard. …..
    Pour en revenir à la musique, il est dommage que je ne puisse pas vous en faire écouter un extrait. Au Dramon, un petit groupe de musiciens amoureux de notre folklore naissant, a repris le travail de BAGUR et ses copains pour réaliser une cassette, mal enregistrée, avec les moyens du bord ; mais malgré tout l’air vaut bien les paroles car il parle à mon cœur. Valse à trois temps, marche, c’est là leur choix, largement suffisant pour attirer les danseurs sur la piste. Folklore naissant car le mélange que formait notre communauté, tellement disparate, ne pouvait donner un tronc commun aussi rapidement. Sans parler des différences de l’Ouest à l’Est, dans une ville comme PHILIPPEVILLE il y avait il me semble dans les années 60 sur 70000 habitants environ la moitié d’Européens et parmi ceux-ci, plusieurs groupes d’origines différentes avec une suprématie des ItaloSiciloSardénomamggaspaghetti conriz pour les quelques espagnolocanariros. Seul le langage issu de la pratique journalière de plusieurs langues a réussi à forger ce merveilleux symbole de communication appelé rien que pour nous : PATAOUETTE. Ailleurs c’est le patois, le pidgin, le slang, le créole etc…
    Faut pas rire, faut pas pleurer, juste écouter et chanter respectueusement, un chant joué par nos Anciens, une fois le travail terminé, pour se distraire un peu et faire danser les autres. Respect !


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